IA en 2023 et au-delà. La fin de l’emploi le début du travail ?

Auteur : Vincent Gay, Cofondateur ECOSENS & SYNCHRONICITY - Économie circulaire en coopération et fonctionnalité numérique Expert.

Vincent est expert en gouvernance d'entreprise, méthodes, processus et optimisation numérique dans l'industrie.
Passionné et évangéliste sur les nouveaux modèles économiques de mobilité, d'économie circulaire, d'intelligence collective, de talents, de valeurs immatérielles monnaies virtuelles et cas d'usage de la blockchain au service du territoire, du patrimoine et de l'humanité.

IA en 2023 et au-delà La fin de l’emploi le début du travail ?

Qu'est-ce que ces trois choses ont en commun ?

- Un jeu de Pacman, recréé à partir de zéro,

- Joe Rogan interviewant Steve Jobs en 2022,

- la prédiction du risque de mélanome et de dysfonctionnement cardiaque chez les patients

Si vous avez répondu "intelligence artificielle", B R A V O !

Dans cet article, Synchronicity vous présente les derniers outils d'IA repérés ici et là, disponibles dans les entreprises, comme les générateurs de vidéos d'IA, la création de jeux audio et vidéo, les modèles prédictifs et les véhicules autonomes.

Nous vous proposons également un bref résumé du fonctionnement de l'IA, ses ramifications juridiques et les emplois qui pourraient être en jeu d'ici 2030, 2040, voire 2050 pour la décarbonisation

Soyez inspirés et terrifiés : voici un aperçu de ce que l'IA peut faire en 2023

- L'IA peut désormais se faire passer pour un humain lors d'appels téléphoniques pour fixer des rendez-vous.

- Des taxis à conduite autonome sont disponibles dans le centre-ville de Phoenix. Ikea et Walmart testent des livraisons par camion sans conducteur au Texas.

- Les hélicoptères autonomes Black Hawk peuvent désormais voler à + de100Km kilomètres.

- Wing de Google livre déjà les clients de DoorDash en Australie.

- Des applications comme Lobe permettent d'entraîner vos propres modèles d'apprentissage automatique pour identifier des plantes, reconnaître des gestes et des émotions ou compter des répétitions.

- La musique d'IA existe depuis les mélodies générées par ordinateur d'Alan Turing en 1951. Aujourd'hui, il existe une multitude de plateformes capables de générer de la musique d'IA. Il existe même un contenu AI Song pour les humains qui utilisent l'IA pour faire de la musique.

- L'IA peut générer des images réalistes à partir d'invites textuelles pour imiter des artistes célèbres, gagner la foire d'État du Colorado et créer les illustrations de jeux vidéo et de bandes dessinées entiers.

- Des applications comme SceneryAI peuvent isoler des parties spécifiques d'une image téléchargée et les remplacer par des composants générés par l'IA.

- Un autre outil, Unscreen, utilise l'IA pour supprimer l'arrière-plan des vidéos.

- Des outils comme Facetune peuvent éditer, améliorer et retoucher les selfies. L'IA peut même décider de votre degré d'attractivité.

- Imagen Video de Google permet de créer de courts clips pour des phrases telles que "Synchronicity la preuve par l’exemple".

- Et le système DreamFusion de Google peut créer des ressources 3D à partir d'invites.

- En 2020, l'IA créée par NVIDIA a été capable de recréer une version jouable du jeu Pacman en regardant simplement des heures de jeu. L'IA a également été utilisée pour concevoir des niveaux de jeu, un système d'IA étant utilisé comme joueur pour tester les niveaux pendant que l'IA du jeu les construit.

- Les développeurs de jeux utilisent déjà des outils pour créer des performances vocales professionnelles convaincantes.

- L'outil Altered AI comprend 20 "acteurs de l'IA" professionnels et a été utilisé par des jeux indépendants et même par un studio de jeu Triple-A.

- L'IA est désormais utilisée pour écrire des articles, des scénarios et des romans de fantasy.

- Les créateurs utilisent Otter AI pour dicter une vidéo créée par quelqu'un d'autre, puis utilisent Jarvis ou Jasper AI pour modifier le texte et créer leur propre version.

- Le modèle de langue large GPT-3 d'OpenAI peut déjà tromper les lecteurs humains, c'est pourquoi Google s'efforce activement d'empêcher les articles générés par l'IA.

- La tentative de Google de développer un "modèle vocal universel" formé à 400 langues pourrait constituer le plus grand pas en avant jamais réalisé. Avec des centaines de langues dans - un seul modèle d'IA, Google pourrait améliorer son moteur de recherche dans plusieurs langues.

- L'IA est utilisée pour analyser les tirs au but et les tirs en suspension, comme avec l'application HomeCourt.

- L'IA peut également être utilisée pour suivre les mouvements de chaque joueur afin de créer une version IA de l'équipe entière pour l'entraînement.

- Et Google peut même créer des robots qui génèrent de manière autonome de nouveaux codes pour répondre aux demandes humaines.

Et ce n'est même pas 1% de ce qui est actuellement disponible !

Le MIT a prédit que la prochaine percée de l'IA proviendra de modèles d'IA multimodaux capables d'utiliser conjointement la vision par ordinateur et l'audio pour interpréter les informations. De grands modèles linguistiques intégrés à l'IA à mesure qu'elle perçoit le monde pourraient aider les robots à comprendre leur environnement grâce à des indices visuels et vocaux. Combinées à l'apprentissage par renforcement, les IA pourront bientôt explorer de manière autonome et interagir avec leur environnement pour apprendre encore plus.

Comment fonctionne l'IA

Le fonctionnement de l'IA dépasse le cadre de cette petite liste, mais voici un cours intensif.

Pour être considéré comme une IA, un système doit prendre ses propres décisions et faire ses propres prédictions. Les développeurs utilisent l'apprentissage automatique pour générer une intelligence "artificielle", c'est-à-dire des milliers et des milliers d'unités de décision interconnectées dans un réseau qui travaillent toutes ensemble pour apprendre des modèles. Ces treillis forment un réseau neuronal, une machine de traitement de l'information censée simuler un cerveau, avec des réseaux interconnectés de neurones qui prennent des décisions et font des prédictions différentes en fonction des entrées.

Les neurones artificiels de l'IA reçoivent des entrées et créent une sortie de 0 ou 1, avec des poids et des biais uniques qui peuvent être activés ou désactivés en fonction de l'apprentissage. Ces chiffres, stockés dans chaque neurone artificiel, constituent la mémoire du cerveau de l'IA. Tous ces calculs et cet apprentissage nécessitent une tonne d'entrées (comme des ensembles de données de centaines de millions, voire de milliards d'entrées) pour que l'IA puisse apprendre.

La façon dont l'IA apprend à pondérer chaque entrée s'appelle la rétropropagation. Les développeurs donnent à l'IA des exemples d'apprentissage ou des entrées pour lesquels le résultat souhaité est connu. Elle crée des prédictions à partir de cela, et un score d'erreur est attribué à chaque sortie. La machine se rééquilibre ensuite à rebours au fil du temps pour apprendre les poids optimaux afin de minimiser les erreurs et de faire des prédictions de plus en plus précises. Et c'est généralement ainsi que fonctionne l'IA.

Ramifications juridiques

Qui détient donc les droits d'auteur de l'IA ?

L'IA préoccupe le bureau du droit d'auteur depuis 1965, date à laquelle quelqu'un a tenté de faire breveter une composition musicale réalisée par un ordinateur. Le bureau américain du droit d'auteur a statué au moins deux fois que l'art de l'IA ne peut être protégé par le droit d'auteur à moins qu'il n'y ait un collaborateur humain directement responsable. Les offices de propriété intellectuelle du Royaume-Uni, de l'Union européenne et de l'Australie ont rendu la même décision. Il existe en fait un test en quatre étapes pour déterminer si l'IA peut bénéficier d'un droit d'auteur dans l'UE :

1. Il doit s'agir d'une production dans le domaine littéraire, scientifique ou artistique.

2. Elle doit être le produit d'un effort intellectuel humain.

3. Il doit être le résultat de choix créatifs

4. Et ces choix sont ensuite exprimés dans le résultat.

La troisième étape est la plus importante : si une œuvre ne reflète pas les choix libres et créatifs de l'auteur, cette œuvre est considérée comme appartenant au domaine public, copyright parlant. Jusqu'à ce que le tribunal en décide autrement, les humains qui utilisent l'IA comme outil devraient être protégés par le droit d'auteur en tant que propriétaire. Mais les outils d'IA dans lesquels un humain saisit un texte pour créer une image ne sont pas actuellement considérés comme une œuvre originale et ne peuvent donc pas être protégés par le droit d'auteur.

Et si une IA recréait une image de vous ? Depuis 2020, n'importe qui peut faire des "deepfakes" réalistes sans utiliser de logiciel compliqué. Et il existe déjà une IA capable de copier la voix de n'importe qui grâce à des algorithmes d'imitation de la voix. Cela pourrait entraîner une augmentation des vols d'identité et des fraudes. En 2020, un directeur de banque à Hong Kong a été victime d'un voice-deepfake qui a cloné la voix d'un directeur d'une autre société pour autoriser des transferts bancaires d'un montant de 35 millions de dollars. Il s'agissait du deuxième cas connu de clonage de voix par l'IA pour réaliser un hold-up, mais du premier cas réussi.

Et puis il y a la zone grise juridique des droits sur votre voix et votre corps. L'acteur britannique Rick Kiesewetter a cédé tous ses droits sur les enregistrements de sa voix et de ses mouvements faciaux dans le cadre d'un travail pour une entreprise technologique. Cette entreprise pourrait-elle un jour recréer légalement sa propre version IA de Rick et en tirer profit sans le payer ?

Et puis il y a les applications non sûres pour le travail, comme le contenu sexuel deepfake, qui peut être utilisé pour créer des images sans le consentement du sujet. En 2019, la société de recherche Sensitivity AI a constaté que 96 % des vidéos deepfake en ligne étaient des contenus pour adultes non consensuels. Le générateur d'images open-source StabilityAI a déjà été utilisé pour recréer des contenus Not safe for work de célébrités. Si un acteur comme Rick a cédé les droits sur sa voix et ses mouvements, ces droits pourraient-ils un jour être utilisés pour recréer légalement des contenus pour adultes le représentant à son insu et sans son consentement ? Des mouvements parallèles aux États-Unis et au Royaume-Uni prennent de l'ampleur pour interdire les deepfakes non consensuels. Pour toutes ces questions, une vague de litiges se profile à l'horizon et devrait nous apporter des réponses dans les dix à quinze prochaines années... du moins lorsqu'il y aura suffisamment d'argent en jeu.

L'impact de l'IA sur l'emploi

Selon une enquête menée en 2022 auprès de 2 000 travailleurs, 14 % d'entre eux ont déclaré avoir perdu leur emploi au profit d'un robot. Le futurologue Thomas Frey a estimé que 50 % des emplois actuels n'existeront plus d'ici 2030. En 2024, l'IA devrait être meilleure que les humains pour traduire des langues. En 2026, elles pourront écrire de meilleures dissertations de lycée. En 2027, elles seront meilleures pour conduire des camions. En 2031, elles travailleront dans le commerce de détail. En 2049, ils écriront un livre à succès. Et en 2053, ils pratiqueront la chirurgie. Il a également été prédit que tous les emplois humains pourraient être automatisés au cours des 120 prochaines années.

Voici un bref résumé des secteurs (et des rôles) qui seront touchés :

• Les chauffeurs de taxi et les caissiers sont les plus susceptibles d'être remplacés par des machines

• Les livraisons seront principalement effectuées par des drones ou des voitures autonomes.

• Le télémarketing sera probablement entièrement automatisé

• D'autres fonctions, comme celles de comptable, d'ouvrier du bâtiment, d'avocat ou de médecin, ne seront pas entièrement automatisées, mais feront l'objet d'une augmentation artificielle.

• Dans le domaine de la comptabilité, le travail qui était auparavant effectué par des humains est déjà réalisé par des ordinateurs.

• En droit, Deloitte prévoit que 100 000 rôles juridiques (étudiants diplômés qui passent au peigne fin les recherches) seront automatisés d'ici 2026.

• L'IA Watson d'IBM diagnostique déjà le cancer du poumon avec un taux de précision de 90 %, contre 50 % pour les médecins humains.

• Les entreprises pharmaceutiques utilisent l'IA pour réduire le délai d'examen des utilisations de nouveaux médicaments d'un an à deux semaines seulement.

• Dans l'aviation, les robots administrent en 24 minutes une couche de peinture sur les ailes d'un avion, ce qui prendrait des heures aux humains.

• Amazon a dévoilé un bras robotique capable d'identifier, de soulever et de trier environ 65 % de son stock de produits. 75 % des 5 milliards de colis traités annuellement par Amazon sont déjà manipulés par des robots à un moment ou à un autre.

L'échelle que fournit l'IA est le problème, car elle encourage la centralisation de la richesse. Les quelques grandes entreprises dotées des meilleurs algorithmes posséderont probablement le marché, créant ainsi un environnement où le gagnant prend tout. Par exemple, la compagnie de taxi autonome la plus sûre sera celle que tout le monde utilisera. Le meilleur générateur d'images deviendra celui que tout le monde utilisera à la place des artistes sous contrat. Adobe Shutterstock accordera désormais des licences et vendra des images exclusivement créées par le générateur d'images Dall-E 2. Bien qu'il soit prévu de verser des redevances aux artistes lorsque leur propriété intellectuelle est utilisée, il est interdit aux particuliers de télécharger leurs propres images générées par l'IA sur la plateforme. À mesure que ces services se perfectionneront, leurs coûts augmenteront et les artistes devront revoir leurs tarifs à la baisse pour rester dans la course.

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Il n'y a que deux solutions : la réglementation ou un plus grand investissement dans l'IA pour plus de concurrence.

On ne peut pas se permettre d'être à la traîne, alors si vous n'utilisez pas actuellement l'IA dans le cadre de votre activité, il est temps de vous y intéresser et de vous impliquer. En ce qui concerne l'avenir de l'IA dans les entreprises, il est vraiment illimité - du moins pour l'instant.